QUAND MOSSET FÊTE SA LAVANDE

Lorsque vous vous rendrez à Mosset par la route principale qui monte au Col de Jau, votre regard sera sans doute attiré par un champ de lavande qui jouxte une jolie petite chapelle.

A quoi peuvent bien servir ces rangées mauves et bleues, si ce n’est à ravir nos yeux et nos narines ?

La réponse m’a été donnée le 21 juillet, fête de la lavande. Ce jour-là, sous la direction de Laetitia, animatrice de la Tour des Parfums, le village organise un évènement autour de cette odorante lamiacée .

Les brassées de lavande préfanées sont mises dans le grand alambic installé pour l’occasion dans le Jardin des Senteurs au pied de la mairie. Oh ! ce n’est pas le bel alambic en cuivre que le village donne à voir dans son musée de l’artisanat. C’est une pièce sommaire mais fonctionnelle surmontée d’un couvercle fermé par un grand pâton fait de farine et d’eau pour conserver la vapeur bienfaitrice. Une grosse cocotte minute en somme.

Un procédé de distillation

Le feu réchauffe l’eau sous les kilos de plantes. La vapeur traverse la couche fleurie et se charge en molécules aromatiques. Après s’être condensée au contact des tuyaux d’eau fraiche qui serpentent dans le ventre de l’alambic, celle-ci s’écoule goutte à goutte dans de grandes bonbonnes.

Ne croyez pas que vous obtiendrez si facilement de l’huile essentielle. Le rendement est de l’ordre de 1 à 3 % (rapport de la masse d’essence par rapport à la masse de plante distillée). D’abord, le liquide recueilli se nomme l’hydrolat dont il faudra retirer l’eau florale. Et voilà qu’à la surface de cette eau transparente, un peu blanchâtre déjà bien parfumée, surnage autre chose, une petite quantité dorée et rayonnante.

Huile essentielle

Native des mains de l’homme et de son génie, la merveille explose déjà à nos naseaux curieux . Penchés comme sur un berceau au tout premier jour d’une vie, nous assistons à la divine transformation. L’huile naît, et cette quintessence envahit déjà les bosquets du jardin des senteurs, parfumant alentour les adorables épouvantails que les enfants de l’école ont fabriqués pour l’occasion.

Epouvantail réalisé par les enfants de l’école de Mosset

L’eau florale servira à rafraîchir la peau, guérir les petites imperfections, favoriser la cicatrisation.
On dit que les ânes de Mosset qui accompagnent les balades des vacanciers sont oints de ce précieux liquide pour chasser les mouches qui troublent leur vie estivale. Quel luxe !

Les badauds bien relaxés par les effluves (la lavande a des propriétés anti-stress) repartent avec chacun un flacon de cette eau miraculeuse. Pour l’huile, il faudra attendre qu’elle soit analysée avant d’être mise en vente. Ah ! les diktats du « risque zéro », gardiens de notre sécurité ! On peut néanmoins se procurer le cru 2018 aux stands du petit marché local ou à la Tour des Parfums.

La distillation s’achève. Le débit diminue. Pour qui sera la dernière goutte ?

Déjà, l’apéritif nous attend. Une bonne part des 308 habitants que compte le village est là. Nous sommes plus de 90 à table. Les plats nous sont servis à une cadence efficace qui sied à mon appétit. Grillades de gouteuse viande locale, brugnons de la vallée impeccablement mûris.

Bonne chère, bonne ambiance. La journée fut agréable.

La nuit incroyablement paisible : la lavande combat aussi les insomnies.

Merci Laetitia.

One Comment

  1. Mienville

    j’adore la lavande, un moyen de m’évader dans les senteurs de la nature que j’aime

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