Bon Nadal et Bones Festes a tothom !

En cette fin d’année bien singulière, où les mécontents marchent et défilent, ou d’autres bloquent les transports pour protester contre ceux qui nous voudraient : « En marche », j’espère par ce billet vous apporter une pause, une trêve bien méritée.

Noël en pays catalan marque sa différence.
De l’autre côté de la frontière, point de Père Noël le 25 décembre. Les cadeaux sont apportés par les Rois Mages le 6 janvier. Aussi, pour faire patienter les enfants et pour le plaisir des grands, Décembre égrène, jour après jour, les festivités jusqu’à l’arrivée des trois célestes visiteurs.

13 décembre : Sainte Lucie. Début des foires de Noël
25 décembre : Noël
26 : Fête de la Saint Esteve – second grand repas familial après Noël
28 : Fête des Innocents – Jour des blagues semblable à notre 1er avril en France.
31 décembre : Nuit du Nouvel an
5 janvier : Cavalcade des rois
6 janvier : Jour des Rois

Pour ma part, et comme beaucoup ici en Catalagne Nord, j’ai conservé la tradition du Père Noël, mais je lui ai adjoint un petit « supplément » cher au coeur des catalans : el tio.

C’est une bûche de bois que l’on place dans un coin de la salle à manger ou au bord de la cheminée. Revêtu d’une couverture et d’un béret rouges, le tio sera le compagnon des enfants durant le mois de Décembre. Le soir, ils vont lui infliger quelques coups de sarment en chantant des contines. Le lendemain matin, oh miracle , grâce à la participation discrète des parents, le tio a déposé des friandises.

Ne me demandez pas pourquoi une telle coutume. Je suis bien incapable d’y répondre. Très certainement des générations de sociologues, de pédo-psychologues, ont dû étudier la question :

Pourquoi martyriser une pauvre bûche ?
Qu’a-t-elle fait pour mériter un tel sort ?
L’apport de friandises signifie-t-il sa rédemption ?

Beaucoup de traditions se perpétuent alors que leur signification s’est perdue dans la nuit des temps. Au bout du compte, chacun y rattache le sens qui lui convient.

En dépit de la disparition des châtiments corporels, le tio reste présent dans la magie de Noël.
Le mien ne connaît plus d’enfants à qui donner des bonbons. Mais je lui ai dessiné sur la tranche des yeux malicieux et un large sourire. C’est encore plus de joie au pied du sapin.

Je ne peux passer sous silence un autre personnage de Noël. Que les esprits délicats me pardonnent, il s’agit du Caganer.
Petite figurine qui vient compléter la crèche, le Caganer est en général un homme portant la barretina (bonnet rouge). Sa position semi-accroupie est sans équivoque : il soulage ses intestins.

C’est un porte bonheur.
Bien souvent, son visage est à l’effigie des grands de ce monde, (Trump, Merckel, Macron..) comme pour nous rappeler que les puissants eux aussi ont les mêmes impératifs physiologiques que nous, ce qui pourrait les rendre plus humbles.

Finalement, ce Caganer m’est bien sympathique.

Une petite dose d’irrévérence par les temps qui courent ne fait de mal à personne et … soulage agréablement notre mental

Enfin, pour rester dans la tradition, après la messe pour les plus religieux, la rifle (loterie locale) pour les plus chanceux, allez donc faire un tour à Collioure. La ville offre des illuminations grandioses. Sur le mythique clocher, vous pourrez voir une animation son et lumière sur le thème des Indes d’une grande qualité. De quoi terminer l’année dans la joie, sans penser à demain.

Bon Nadal a tothom !
Bon Noël à toutes et tous et Bonnes Fêtes de fin d’année !

Crédit photos : Jean-Claude MIENVILLE. Merci à lui.