Week-end en noir et blanc pour les participants au stage de dessin, animé par Nicolas MALDAGUE.

Dès le matin, fusains et craies s’activent. Chacun travaille son sujet. Pour certains, une nature morte de leur choix, pour d’autres des projets de sculpture à étudier sur le papier avant de prendre les gouges.

Premier apprentissage : bien tenir le fusain. Plus question de le saisir comme un crayon de manière scolaire, la main crispée et hésitante. Nicolas m’indique comment prendre en main cet outil avec souplesse, libérer le poignet et alléger le trait.

Après quelques courbes savamment étudiées, les éléments sont en place sur ma feuille. Reste à jouer sur les valeurs qui vont apporter de la profondeur au sujet. Oser se libérer de la ligne pour travailler sur les grandes masses : une approche nouvelle pour moi.

Pour ceux qui débutent, le dessin c’est d’abord un trait. Avec Nicolas, je comprends très vite qu’il s’agit plutôt de mettre en relation des zones plus ou moins pigmentées sur la surface vierge. Et tant mieux si le résultat suscite une émotion !

Prendre du recul afin d’embrasser le sujet dans sa globalité : voilà une pratique qu’on oublie, trop souvent le nez sur notre ouvrage.

Finalement, pour la coloriste que je suis, le résultat est assez concluant. Ma nature morte est au-delà de mes espérances.

Après un exercice sur l’art de la perspective en extérieur dans un cadre champêtre, l’après-midi fut consacré à la réalisation de monotypes.

Encore un mot qui m’était inconnu il y a peu.
« Le monotype n’est pas une « gravure » au sens strict, mais une estampe (œuvre obtenue après un pressage manuel ou mécanique). Par abus de langage, le terme « gravure » est devenu un terme générique pour ce type d’œuvres, quelle que soit la technique utilisée. (wikipédia) »

Une surface lisse et non poreuse, de l’encre grasse, un rouleau et du papier. Finalement peu de matériel pour ces premières tentatives en noir et blanc (bien qu’il soit possible d’utiliser d’autres couleurs) .

Sur une plaque bien encrée, Nicolas nous invite à dessiner avec un stylet ou la pointe d’un crayon.
C’est la méthode par retrait. Une feuille de papier épais est ensuite posée sur ce travail. Lissée, écrasée par une spatule arrondie (une grosse cuillère à soupe fait très bien l’affaire), la feuille va absorber l’encre des parties saturées, reproduisant les traits qui ont été tracés sur la plaque.

Sur la même plaque, ajoutons au pinceau des traînées d’encre par endroit, posons une autre feuille et agissons comme précédemment. Cette fois-ci les zones moins encrées vont libérer peu de pigments tandis que celles saturées au pinceau vont apporter de l’intensité au dessin. C’est la méthode par ajout.

Méthode inverse : encrer la plaque, poser une feuille et sur celle-ci réaliser un dessin sans lissage du papier. Sous notre crayon, les pigments vont s’accrocher à la feuille. Attention toutefois, le dessin sera inversé et les mots aussi. Un conseil : écrire à l’envers si vous voulez que votre texte soit lisible.

Bien entendu, vous pouvez cumuler les différentes méthodes.

Ludique et relativement aisée, la réalisation de monotypes nous replonge dans l’enfance : le souvenir de nos doigts encrés d’écoliers, la surprise des décalcomanies, l’émerveillement à découvrir « l’autre côté de la feuille » comme un nouveau monde inversé, bien au-delà des premières apparences.

C’est un domaine d’ombres et de lumière extrêmement riche qui offre d’infinies possibilités que Degas, Gauguin, Pissarro … ont exploré avant nous.

Merci Nicolas, pour tous ces apports que je compte mettre très vite à profit.